Une conférence internationale comme tant dautres. Minuscule monde clos où saffrontent les intérêts des Etats, mais aussi sentremêlent les intrigues personnelles de leurs représentants. Elle souvre à Londres en octobre 1989, rassemblant tous les pays européens. Nul nen attend rien. Même si Gorbatchev et sa perestroïka laissent pressentir de possibles évolutions, on est encore en plein équilibre de la terreur. Du reste, au moment où débute la Conférence, lAllemagne de lEst célèbre en fanfare son quarantième anniversaire. Pourtant limpensable va survenir: quand la Conférence se sépare deux mois plus tard, le Mur de Berlin sera tombé, et, comme dans un jeu de massacre, les démocraties populaires auront été lune après lautre balayées. Tout au long de cette Dernière Conférence de la guerre froide, Tromelin, le chef de la délégation française, tient son journal. Sous son regard dethnologue, sagite la faune souvent dérisoire, parfois inquiétante, de ses collègues des deux blocs. Englués au départ dans leurs certitudes, ceux-ci vont vite se trouver démunis face à la tempête qui se lève et peu à peu leur arrache tous leurs repères. Tel un sismographe planté au c?ur de ces semaines décisives, le témoignage de Tromelin restitue le tracé du tremblement de terre qui ébranla alors lEurope et le monde, et en modifia radicalement la trajectoire. Avec une verve impitoyable, le texte cerne, dans ce ghetto quest une conférence diplomatique, le destin dun groupe dhommes et de femmes confrontés à ce à quoi leur métier les avait le moins préparés: un interstice de liberté dans la trame de lHistoire.
