Querry a perdu la foi – la foi en Dieu, la foi en son amour pour les femmes, la foi en sa vocation d’architecte qui construit des églises… Pour échapper à sa condition de « mort-vivant » et – qui sait ? – pour retrouver un sens à sa vie, il fuit son quotidien de nanti pour l’Afrique aux mille masques. Il échoue au Congo belge, dans une léproserie, où il tentera de « soigner » son indifférence au monde, aux autres. Ce pourrait être un avant-goût du bonheur et une possible renaissance, si un jour il n’était reconnu par un journaliste avide de sensationnel. Après avoir cherché à faire de lui un héros, un saint, il le placera au centre d’un scandale. Mais un nouveau départ est-il envisageable pour celui qui est revenu de tout ? Rejoint par ce qu’il avait voulu fuir, Querry trouvera-t-il une échappatoire ? Après la « mort de Dieu », en quoi ou en qui pouvons-nous encore croire ? L’amour, le progrès ? En grand romancier, Greene se garde bien de donner une réponse toute faite. La fin, violente et ironique, laissera au lecteur épaté le parfum inoubliable du chef-d’œuvre. Graham Greene est né en 1904, en Angleterre, dans le comté de Hertfordshire. Il mourra en Suisse, en 1991. Tout au long de sa vie il a été obsédé par l’idée de s’éloigner de son pays natal pour aller vers ce qu’il appelait les lieux « sauvages et éloignés du monde ». C’est ce goût de l’aventure qui fera de lui un espion pour le Foreign Office en Sierra Leone pendant la Deuxième Guerre mondiale, et qui lui inspirera de nombreux romans. On peut citer, parmi les plus connus, tous édités par les éditions Robert Laffont : La Puissance et la Gloire, Un Américain bien tranquille, Le Fond du problème, Le Rocher de Brigthon,
