Pendant les trente-sept ans qui séparent les guerres de Religion et les conflits généralisés du siècle de fer ou, en dautres termes, uneChrétienté dominée par des questions eschatologiques et lEurope issue des paix de Westphalie, les deux principales puissances catholiques sont en paix. Cette période est un terrain détude privilégié pour lhistoire des relations diplomatiques. Efficace et aguerrie, la diplomatie de la monarchie ibérique impose limage de la puissance royale. Façonnée par les nouvelles formes de gouvernement qui apparaissent alors, elle préfigure la diplomatie moderne et son envers inséparable, lespionnage. Le monarque hispanique entretient avec le Roi Très-Chrétien et ses sujets des relations ambiguës, exploitant les mécontentements qui se font jour au nord des Pyrénées. Par lintermédiaire de ses honorables ambassadeurs , il joue de son charisme religieux, hérité de ses aïeux, qui sétend largement au-delà des limites de la Péninsule grâce à largent dAmérique. Limpact de cette action se mesure au nombre des divins espions ralliés à la cause de lEspagne et dont la fidélité, après la rupture avec leur souverain, sadresse désormais à la personne même du roi dEspagne.
