La critique française tient à bon droit Et on tuera tous les affreux pour le meilleur des Vian-Sullivan. Sexe, sang, épouvante, anticipation scientifique, suspense policier, espionnage et rigolade y sont admirablement dosés, et chaque composant du mélange nous restitue, à point nommé, les forces nécessaires à la poursuite de la périlleuse aventure. Après Villiers de l’Isle-Adam et son Eve future, après Alfred Jarry et son Surmâle, Boris Vian se monter de surcroît un promoteur convaincu de la science-fiction pornographique qui, seule, peut renouveler les jeux d’Éros et leur donner l’illimitation dont chacun rêve. Et la morale est sauve, puisque ce sont finalement les gens moches qui gagnent et reçoivent les hommages des plus magnifiques créatures.