Je ne sais trop comment ça m’a pris, ou plutôt repris, aux alentours de la cinquantaine. Mais c’est devenu évident. Je me sens plutôt bien avec Jésus, dont le propos est quelquefois plus déroutant qu’on ne l’imagine ; mais il aimait la Samaritaine, le centurion, le publicain, la femme adultère, et les malades et les pécheurs. Je me sens plutôt bien avec la Vierge Marie, qui a les idées larges, et sur qui il me semble que je peux vaguement compter (peut-être aussi compte-t-elle un peu sur moi). Je me sens plutôt bien avec cette vieille Eglise de Rome, si compliquée, si historique, si couturée. C’est quand même ma maison. Ces dernières années, je me suis lié d’amitié avec Jean-Marc Bastière, qui avait senti tout cela un peu plus vite que moi. Nous avons souvent bavardé, puis échangé des courriels sur le sujet. Nous en avons fait ce livre à deux voix. Je n’ai rien à prêcher à ceux qui sont loin ou qui sont ailleurs. Je me sens juste mieux avec, que sans. François Taillandier