Pepe Carvalho, le héros de Manuel Vazquez Montalban , pourrait nêtre quune réplique des modèles yankees à lusage des Ramblas barcelonaises. Un privé vieillissant, désabusé, cynique, embarqué à contre-courant (et contre son gré) dans des galères dangereuses et vivant avec nonchalance une affectivité rudimentaire. Mais cest aussi un bon vivant, prêt à tout pour une bonne bouffe (même à recueillir les aveux dune coupable), dont lhumour, à froid et à chaud, assaisonne une cuisine quon devine relevée. Un meurtre saphique dans la bourgeoisie locale, la disparition dune évaporée en Thaïlande, se rejoignent mystérieusement et habilement après maintes pérégrinations nonchalantes dans Barcelone et dans la jungle, sur des îles ou dans des salons de massage, et lon se demande si Pepe Carvalho ne se borne pas à appliquer une conception un peu dangereuse du tourisme. Le Progrès