Commandé à Gustave Courbet par Khalil Bey, ambassadeur ottoman à Saint-Pétersbourg et grand collectionneur, Lorigine du monde représente un gros plan sur le sexe dune femme dont le torse est renversé et les cuisses écartées. Coulée dans le personnage du modèle, dont Courbet na jamais révélé lidentité, la narratrice raconte lhistoire de ce nu sulfureux peint dans une chapelle de la rue Hautefeuille dont le peintre avait fait son atelier. Comment Courbet a-t-il eu laudace de demander à lancienne maîtresse du peintre Whistler, la plantureuse Irlandaise Joanna Hifferman, de poser ainsi, les jambes écartées ? Comment cette dernière a-t-elle pu accepter une proposition aussi choquante pour lépoque ? Stupre et tremblements : le con de Jo, peint par Courbet, devient le troisième personnage de ce face à face hypnotique, le petit triangle dun trio. La toison dor du premier peintre à avoir tenté le voyage pour essayer de mettre ce néant en forme et en couleurs. Que pouvait-il me demander de plus ? Linimaginable, il la pourtant imaginé. Il ne ma pas dit : je veux peindre ton sexe, les jambes ouvertes. Non, ce fut dit différemment, mais dit tout de même. Comment a-t-il osé ? Comment ai-je pu accepter ?