Jamais un conte nest vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, sinventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de lamour : le beau garçon la traite comme une petite sœur. A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Vietnam, où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les secrets affleurent, les rencontres dévoilent les tragédies quont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être... La Princesse et le Pêcheur dessine une vietnamité aussi réelle quimpartageable, un pays immatériel que Minh Tran Huy imprègne dune fausse candeur toute de retenue, qui cache une mélancolie profonde. Elle y inscrit la présence de lami si difficile à retrouver, parce que lHistoire est passée par là. Ou simplement le temps. Plus violent que les contes...
