Le 31 janvier 1920, Antoine Forestier, qui a quitté Paris le jour même du départ de Clemenceau, se recueille comme chaque jour devant le tombeau familial de Mazenc où jamais le corps de son fils cadet ne pourra reposer, disparu dans lhorreur des tranchées de 1917 en Argonne. Et Antoine se souvient... Il a grandi là, aux milieux des vignes, élevé par ses grands-parents. Son père, il ne la jamais connu, une vie mystérieuse résumée brutalement par deux dates sur lune des faces de lobélisque noir quil contemple : Jules Forestier, 1832 - 1871. Et pourtant Jules a été un résistant de lombre, luttant avec quelques compagnons sur le pavé parisien au nom de la Commune... et fusillé, pour les mêmes raisons. Fusillé sur ordre de Joseph de Taurignan, petit-fils de Philippe - mort, lui, sur léchafaud de la Révolution ! Antoine, en découvrant pas à pas la vie de son père, va faire la connaissance de Mathilde, aujourdhui baronne de Wiener, amie de Clemenceau... Mathilde, si séduisante, si libre, a grandi sur les trottoirs montmartrois en passant de bras en bras pour subsister, tout en gravissant les marches qui mènent à la notoriété sans jamais renier ni son passé ni son irrésistible joie de vivre. Mathilde, pendant la Commune, a caché Georges Mercoeur après lexécution de Jules Forestier. Mais son ancien amant, le journaliste Pierre Machecoul, la dénoncée, voilà pourquoi elle a tiré avant de retourner larme contre elle. Blessée, puis emprisonnée, cest à Maurice de Taurignan quelle doit sa grâce. Mathilde enfin, qui devient la maîtresse dAntoine, et qui fut autrefois le grand amour de son père...
