Alors que je mexerce à marcher aux côtés de C., mapparaît le caractère risible de la tristesse dont aucun soir de ma vie ne ma dispensé. Tous les soirs de ma vie est un monologue intérieur qui se joue en une seule nuit, le temps dune rencontre entre la narratrice et C., une presque inconnue à la silhouette magnétique. Au cours de cette escapade en forêt, leur complicité naissante va mettre à lépreuve le pessimisme de celle qui, tous les soirs de sa vie, a mesuré linconsistance du monde et égrené le chapelet des espoirs déçus. Sentinelle du pire postée à sa fenêtre, elle sest longtemps plu à théoriser sa paralysie existentielle, à la préméditer même, oscillant entre mélancolie et jubilation. Jusquà cette fugue libératrice à lissue incertaine. Le récit dIsabelle Zribi sécrit avec une économie de mots ciselés au plus juste et résonne in fine comme une apologie paradoxale du sentiment amoureux, en sa plus simple expression.