Lhérédité est, plus que jamais, avancée comme explication dernière, non seulement en biologie, mais aussi en psychologie, voire en sociologie. Doù une prolifération désordonnée de gènes ; gène de ceci, gène de cela, de tout et de nimporte quoi. De la couleur des yeux jusquà la myopathie, en passant par la schizophrénie, le cancer et laltruisme, le gène est partout. Pourtant, cette notion - tout comme celle, connexe, dhérédité - est lune des plus mal définies de la biologie contemporaine, et la prolifération actuelle des discours généticiens tente vainement de masquer ce vide : faute de définir le gène, on le multiplie ; faute de préciser un concept, on le dissout dans la confusion et dans linsignifiance. Avec un grand souci didactique, André Pichot retrace ici les principales étapes de la génétique, du XIXe siècle jusquà nos jours, en sappuyant sur les travaux de ses créateurs (Mendel, Weismann, De Vries, Johannsen, Morgan, Schrödinger, etc. ). Il fait apparaître létonnant bricolage qui préside à lavènement de cette discipline et se livre à une analyse critique qui contribue à combler le déficit théorique dont elle souffre aujourdhui.
