Le but de lécriture, cest de porter la vie à létat dune puissance non personnelle , nous dit Gilles Deleuze. En définissant ainsi la littérature, Deleuze nous demande de ne plus la penser en termes thématiques, ni même génériques, mais plutôt en termes dactivité et de créativité. De sa définition, entre esthétique et esquisse dune théorie de la réception, de l impersonnel du texte littéraire comme flux qui conjugue avec dautres flux , naissent de nombreuses questions : limpersonnel peut-il nous aider à mieux penser le texte et, inversement, aider le texte à se penser soi-même ? Comment le texte et lécriture amènent-ils lécrivain à dépasser le seuil de sa propre vie, son propre contexte, sa propre histoire pour toucher quelque chose en dehors de la vie ? Quarrive-t-il au lecteur dun tel texte ? Quadvient-il dans cette rencontre entre lecteur et texte impersonnel ? Ouvert à toutes les littératures dEurope et dAmérique, cet ouvrage est la réponse de chercheurs, de philosophes et de poètes à cette notion problématique. Par-delà la définition deleuzienne, il sagit détablir un dialogue entre limpersonnel et les concepts connexes dimpersonnalité, de dépersonnalisation et de voix collective en littérature. Pour que limpersonnel ne soit pas simplement le négatif dune personnalisation valorisée.
