Le Ressassement éternel a été publié aux Éditions de Minuit en 1952 (collection « Nouvelles originales », épuisé). Ce recueil est composé de deux courts récits datant de 1935 et 1936, « Lidylle » et « Le dernier mot ». En attirant lattention sur lexistence sujette à caution ” de lauteur face à son œuvre, Maurice Blanchot propose dans Après coup une réflexion sur la difficulté pour lécrivain dimposer un sens à son œuvre : “ avant toute distinction dune forme et dun contenu, dun signifiant et dun signifié, avant même le partage entre énonciation et énoncé il y a le Dire inqualifiable. ” Faisant le point sur Le Ressassement éternel, il commente ses textes à la lumière dAuschwitz : “ On me demande - quelquun en moi demande – de communiquer avec moi-même, en exergue à ces deux récits anciens, si anciens que, sans tenir compte des difficultés précédemment exprimées, il ne mest pas possible de savoir qui les a écrits, comment ils se sont écrits et à quelle exigence inconnue ils ont dû répondre. Je me souviens (ce nest quun souvenir, trompeur peut-être) que jétais étonnamment étranger à la littérature environnante et ne connaissant que la littérature dite classique, avec une ouverture cependant sur Valéry, Goethe et Jean-Paul. Rien qui pût préparer à ces textes innocents où retentissaient les présages meurtriers des temps futurs. (...) Et-pourtant, difficile, après coup, de ne pas y songer. Impossible de ne pas évoquer ces travaux dérisoires des camps concentrationnaires, quand ceux qui y sont condamnés transportent dun endroit à lautre, puis ramènent au
