Alessandro Filipepi, dit Sandro Botticellli, est né et mort à Florence (1445-1510). Elève de Filippo Lippi, et contemporain de Léonard de Vinci, Mantegna, Pérugin, Pollaiolo et Bellini, il œuvra à Florence, à l’exception d’un court séjour à Rome (1481-1482), où il peignit les Histoires de Moïse à la chapelle Sixtine. Sa carrière artistique est singulière : issu d’une modeste famille de tanneurs, il va sa vie durant se consacrer à la peinture sans jamais s’intégrer réellement aux milieux artistiques et de pouvoir, sans jamais s’établir d’aucune sorte (ni famille, ni propriété, ni école)… S’il côtoie rapidement la famille des Médicis, c’est pour développer un art presque à contre-courant, caractérisé par les lignes ondulées des drapés, une gestuelle d’une grande souplesse et un symbolisme proprement néoplatonicien, nourri de références à l’Antiquité. Dans son univers idéal, les personnages dansent plus qu’ils ne marchent. L’élégance prime sur le réalisme, et son désintérêt pour la perspective et le clair-obscur rappelle plutôt l’ancienne manière du gothique international représenté, un siècle plus tôt, par Simone Martini. A la chute des Médicis et au retour de l’ordre moral prôné par Savonarole, Botticelli se retrouve face à lui-même. Ce qui, avant cette crise, n’était que douceur de lignes et nostalgie mythologique se transforme en figures rigides et en couleurs violentes. Ce parcours insolite est ici retracé à partir des nombreuses sources d’archives qui, seules, permettent de resituer l’origine de l’artiste, sa formation au côté de Filippo Lippi et l’importance de
