Ce volume rassemble deux types décrits apparemment distincts, mais tous deux expression dun passé recomposé, vécu sur-le-champ ou après coup comme un présent mémorable, comme la découverte dune vérité dont Gide se sent le devoir de témoigner. Dune part, les œuvres proprement autobiographiques. Si le grain ne meurt dabord, mise en lumière des composantes du roman familial et individuel de Gide, chronique de litinéraire initiatique de son enfance et de son adolescence, qui le mène conjointement à la découverte de son homosexualité et à son mariage avec sa cousine, et aussi texte-clef pour la compréhension de ses romans. Puis, au fil de textes à redécouvrir, lévocation danecdotes ponctuelles, dexpériences particulières, de rencontres marquantes. Dautre part, les récits de voyage à proprement parler : Voyage au Congo, Le Retour du Tchad, Retour dU.R.S.S., etc., livres qui donnèrent à Gide toute sa stature dintellectuel engagé. Ainsi soit-il, enfin, ouvrage posthume auquel Gide travaillait encore quelques jours avant sa mort, vagabonde au gré de laffleurement des souvenirs de toute une vie, librement associés et traduits dans une langue qui, au moment même où le corps fait défaut, échappe, comme en se jouant, à lemprise du temps : « Ma propre position dans le ciel, par rapport au soleil, ne doit pas me faire trouver laurore moins belle. »