« Sil veut se coucher lui-même sur le papier, et non une œuvre, et non une île de soi-même, il tranche dans sa chair et voilà... » écrivait emblématiquement Michaux dès 1926. De ses premiers écrits (1922-1926) et jusquà ses derniers recueils, lœuvre de Michaux va se déplier - à travers plus de vingt livres ou recueils, un tourbillon de plaquettes, de livres illustrés et de textes dispersés -, en proie à une fragmentation éperdue qui constitue son rythme propre et peut-être aussi son « genre ». Rythme dun corps, cœur frêle, souffle court, dont il aura fallu admettre, demblée, bien que sans jamais laccepter, la limite, pour découvrir son propre illimité. Genre qui conjugue et déplace tous ceux de la « littérature » : récits, poèmes, poèmes en prose, fables, contes, confessions, journal, aphorismes, etc. À la suite de chaque recueil, une section « En marge » donne à lire lensemble des textes qui lui sont liés dune manière ou dune autre : fragments manuscrits inédits, textes publiés dans des revues ou des plaquettes et jamais repris, etc. Chaque volume contient des « Textes épars » recueillis pour la première fois.