Matelot (1893) complète la trilogie des romans de la mer, après Mon frère Yves et Pêcheur dIslande. Jean Berny, ayant échoué à Navale, sengage comme simple matelot dans la marine marchande. La suite est dune tragique simplicité : une existence très dure, des amours sans lendemain, le renoncement à devenir officier, et finalement la maladie dans les marais dExtrême-Orient, doù le héros est ramené agonisant, comme Rimbaud à la même époque. Ce troisième roman de la mer est moins connu que les deux autres. Cest injuste. Loti y a mis, de même, une part de son existence maritime et amoureuse, et y poursuit sa quête autobiographique, ses fantasmes, ses angoisses, sa maison natale, sa mère. Sy ajoute, pour une fois, la religion, « mythe adorable ». Comme lécrit un critique : « Il nous parle de la mer et des marins comme seul un marin doublé dun romancier pouvait nous en parler. »