Suzanne, la narratrice, est depuis plus de trente ans lemployée exemplaire de Monsieur Meyer et ne souhaite rien dautre que cette servitude bien réglée. Mais désormais elle va devoir partager son territoire avec une nouvelle secrétaire, une femme vulgaire, mamelue, péremptoire et dont les idéaux petits-bourgeois choquent la morale pudibonde et sa conception de la vertu. Au cœur de ce huis-clos somme toute banal, les sournoiseries quotidiennes, les punitions, les petites batailles acharnées, dérisoires, prennent les dimensions dune guerre civile. La gêne, lantipathie, le dégoût deviennnent obsession, haine, désespoir. Le délire puis la folie sinstallent. Lydie Salvayre, à travers cette fable ironique et cruelle, fait de la vie de bureau le révélateur du cadre où se déroulent toutes nos guerres, petites ou grandes : la vie commune.