Violette Leduc sest peinte et a raconté le début de sa vie dans La Batârde : son enfance à Valenciennes, entre sa mère et sa grand-mère. Le pensionnat, puis le lycée à Paris. Son travail comme secrétaire dans une maison dédition, puis comme journaliste. Son amitié avec Maurice Sachs. Dans La folie en tête, on la retrouve intacte, tout aussi entière dans ses réactions et dans ses défis. Mais ce sont, autour delle, les choses et les gens qui ont changé. Dans le Paris de limmédiat après-guerre, la Bâtarde fait son entrée - et sans trop, dabord, sen apercevoir. Rien nest modifié dans sa façon dapprocher, puis dappréhender les êtres. Ses activités clandestines, un temps poursuivies, cèdent le pas à des activités littéraires, auxquelles elle ne se sentait guère destinée, et qui, sans léblouir, labsorbent, et conditionnent enfin sa vie même. Cela nous vaut une étonnante galerie de portraits, où Sartre, Simone de Beauvoir, Jean Genet, Nathalie Sarraute, Colette Audry - entre bien dautres - apparaissent tels quils pouvaient sembler être aux yeux dune « provinciale », nullement émerveillée, mais passionnée de comprendre et daimer.