« Avec le Chant général, jai travaillé sur le terrain de la chronique et du mémorial, un terrain qui, les premiers temps, me parut rocailleux et inhospitalier. Mais soudain je découvris [...] quil ny avait pas de matériel antipoétique lorsquil sagissait de nos réalités. Les faits les plus obscurs de nos peuples doivent être brandis en pleine lumière. Nos plantes et nos fleurs, pour la première fois, doivent être contées et chantées. Nos volcans et nos rivières sont restés dans les espaces desséchés des textes. Que leur feu et leur fertilité soient livrés au monde par nos poètes. Nous sommes les chroniqueurs dune naissance retardée. Retardée par le féodalisme, par la stagnation, par la faim. Il ne sagit pas seulement de préserver notre culture, mais de la livrer à toutes nos forces, de la nourrir et de lui permettre de fleurir. » Pablo Neruda.